
Ces portraits d’autochtones que nous avons dressé amènent à la dernière partie de notre développement : les correspondances et ruptures entre les discours issus du champ politique et l’espace social « centre-Varois », leur réappropriation par les autochtones, les conséquences que cela induit sur les conceptions de la République et de la citoyenneté telles qu’elles sont vécues au quotidien. Montrer des limites de l’idéologie universaliste, par une ethnographie réalisée dans une région où le dynamisme des structures anthropologiques (majoritairement tournées vers le lien horizontal) a favorisé son intériorisation de longue date, c’est commencer à apercevoir les figures citoyennes de genre et de race idéales-typiques admises dans le paysage mental national. Pour cela, nous avons à partir de nos observations sélectionné deux figures repoussoir qui nous semblent baliser le prisme des possibles français : d’un côté, les Arabes/musulmans, les deux termes servant à désigner dans le langage local courant les mêmes groupes et individus, de l’autre, les « élites », « bobos », « bien-pensants ». Nous n’essaierons même pas de définir sociologiquement cette seconde catégorie, tant elle sert de fourre-tout à un discours qui, pour le coup, est populiste.
Lire la suite →